Par EuroNews
Jamais aucune puissance n'aura placé la barre aussi haut !
Ce sommet européen devait être celui de la lutte contre le changement climatique. Les Vingt-sept en repartent donc avec un kyrielle d'objectifs chiffrés dans leurs valises. On en oublierait presque qu'ils sont encore loin de remplir les engagements de Kyoto. Objectif majeur de la nouvelle stratégie : réduire les émissions de CO2 de 20% à l'horizon 2020, 30% si les autres pays industrialisés suivent, et atteindre les 60 à 80% en 2050. Pour y parvenir, les Européens misent en partie sur les énergies renouvelables. C'était là le point le plus conflictuel. Finalement, l'objectif retenu sera contraignant. Il consiste à porter la part des énergies renouvelables à 20% en 2020. Mais tous les Etats-membres n'auront pas le même effort à fournir. Un traitement au cas par cas concédé par la chancelière allemande Angela Merkel pour obtenir un compromis : "Il est important que ces énergies renouvelables soient de véritables énergies renouvelables et rien d'autre, qu'il y ait vraiment une poussée technologique et d'innovation qui soit rendue possible en Europe. Mais bien évidemment, il faut partir des particularités de chaque Etat-membre. Les traditions nationales sont différentes, il faut voir quelles sont les situations des uns et des autres." Plusieurs pays, emmenés par la France, ont bataillé ferme pour faire reconnaître le nucléaire en tant qu'énergie non génératrice de gaz à effet de serre. Un élément qui sera pris en compte au moment de répartir les quotas. Pour Jacques Chirac, une victoire personnelle : "La France a insisté pour replacer les renouvelables dans le cadre plus large des énergies faiblement carbonées, y compris naturellement le charbon propre, qui exige encore un certain nombre d'investissements pour pouvoir être sur le marché, et l'énergie nucléaire." Le plan d'action des Vingt-sept prévoit aussi d'augmenter la part des biocarburants et d'encourager les économies d'énergie. L'Allemagne, qui préside également le G8, espère profiter de sa double-casquette pour pousser les autres puissances industrielles à suivre l'exemple européen.