NEW YORK (Reuters) - L'administration Bush estime, dans un rapport rédigé pour l'Onu, que les émissions américaines de gaz à effet de serre continueront à croître, pendant les dix prochaines années, à un rythme presque inchangé par rapport à la décennie précédente, rapporte le New York Times.
Selon le Rapport sur l'action climatique des Etats-Unis, dont le journal a obtenu un exemplaire, la politique de l'administration Bush en matière de lutte contre le réchauffement climatique va aboutir à un taux de croissance des émissions de gaz à effet de serre de 11% en 2012 par rapport à 2002, contre 11,6% au cours de la décennie précédente, écrit le Times, citant l'Agence de protection de l'environnement.
Ce rapport, rendu avec plus d'une année de retard, fait état de risques croissants pour les réserves d'eau, les côtes et les écosystèmes du pays du fait des changements attendus des températures et des précipitations résultant de la concentration dans l'atmosphère de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre, écrit le Times.
Mais il souligne aussi que, d'après les projections, des progrès ont été faits en direction de l'objectif exprimé par le président George Bush dans un discours de 2002: que les émissions de gaz à effet de serre, dont le dioxyde de carbone, croissent moins vite que l'économie, ajoute le Times, qui dit avoir obtenu une version du rapport auprès d'un responsable gouvernemental.
Le journal cite une porte-parole de la Maison blanche sur les questions écologiques, Kristen Hellmer: "Le Rapport sur l'action climatique va démontrer que les mesures proposées par le président pour lutter contre le changement climatique et ses engagements financiers sans précédent sont efficaces."
MESURES VOLONTAIRES CONTRE OBJECTIFS OBLIGATOIRES
Mais le quotidien new-yorkais cite des climatologues selon qui les taux d'émissions envisagés sont inacceptables.
Quand Bush "a annoncé son objectif de réduction volontaire de l'intensité des gaz à effets de serre, en 2002, il a dit qu'il serait réévalué au vu des développements scientifiques", a déclaré David Conover au Times.
Conover a dirigé le Programme technologique sur le changement climatique du gouvernement jusqu'il y a un an et conseille à présent la Commission nationale sur la politique énergétique.
"La science nous pousse à présent à demander un programme obligatoire qui établisse un prix pour les émissions de gaz à effet de serre", a-t-il dit.
Hellmer défend de son côté la politique de Bush, assurant qu'il est déterminé à faire diminuer le recours aux carburants classiques et à encourager la mise au point d'énergies alternatives qui limitent les risques pour le climat tout en garantissant la sécurité énergétique, et la sécurité tout court, du pays, écrit le Times.
Hellmer a ajouté que Bush était satisfait des mesures volontaires visant à réduire les émissions.
Ce rapport, le quatrième d'une série de comptes-rendus fournis par des pays signataires de la Convention de 1992 sur le changement climatique, comporte par ailleurs de nouvelles projections des effets les plus marquants du réchauffement climatique dû à l'activité humaine sur l'environnement et les ressources, écrit le Times.
Selon le rapport, la sécheresse, notamment, sera exacerbée en raison d'un taux d'évaporation de l'eau plus important, les réserves d'eau du Nord-Ouest et du Sud-Ouest étant les plus menacées.