Par La Tribune
Durant une semaine, les experts du Giec (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) se réunissent à Bruxelles pour évaluer les conséquences du réchauffement de la planète sur les populations. Leurs travaux devraient aboutir à un constat alarmant et pousser les décideurs à agir.
Les experts du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) ont entamé ce lundi à Bruxelles une semaine de travaux à huis clos sur les impacts du réchauffement de la planète pour les décennies à venir. Ils devraient rendre un rapport définitif en fin de semaine, qui constitue le deuxième volet du rapport final du Giec.
Ce deuxième groupe de travail se concentre sur les effets du changement climatique sur les ressources en eau, les milieux naturels, les espèces vivantes, mais aussi sur l'agriculture, la santé, l'habitat et l'économie et sur les mesures à prendre pour minimiser les risques.
Il y a deux mois à Paris, le premier groupe de travail avait conclu de façon certaine à l'aggravation du phénomène de réchauffement climatique due aux activités de l'homme. Le Giec avait évalué l'augmentation de la température moyenne de la planète de 2° à 4° C d'ici 2100.
Un phénomène qui devrait concerner jusqu'à plusieurs millions d'êtres humains, notamment dans les pays pauvres. La hausse des températures, provoquée par les émissions de gaz à effets de serre (GES), devrait en particulier entraîner une hausse du niveau des océans et la fonte des glaciers de l'Himalaya. L'Afrique devrait être particulièrement touchée par le manque d'eau et le recul des terres arables.
Mais les pays riches auraient aussi à souffrir du phénomène du réchauffement climatique. L'Europe et l'Amérique du nord pourraient subir des phénomènes climatiques extrêmes avec des étés caniculaires et des inondations en hiver. L'Amérique du Sud, très dépendante de son agriculture, devrait connaître une période de désertification de ses terres agricoles.
Alors que le protocole de Kyoto est au point mort - les Etats-Unis, la Chine et l'Inde, plus gros émetteurs de GES, refusant toujours de ratifier le protocole -, les quelque 400 délégués des 190 pays membres du Giec insistent sur la nécessité d'agir pour l'environnement. Lors de l'ouverture des travaux, le Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, a déclaré que "c'est aux hommes politiques d'aujourd'hui de prendre ces mesures. Pas quelques hommes de certains pays, mais nous tous", jugeant que seule une politique fiscale pénalisante pouvait entraîner une évolution des comportements.
A l'issue de cette semaine de travail, le Giec proposera un résumé de ses travaux "à l'attention des décideurs", qui synthétise pour les dirigeants et le public en une vingtaine de pages le rapport élaboré depuis cinq ans par plus d'un millier de chercheurs. Il sera rendu public vendredi dans la capitale belge, avant que les experts ne se réunissent à nouveau en mai à Bangkok pour examiner les solutions possibles pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. Le rapport final des experts du Giec sera adopté en novembre, à Valence (Espagne).
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