Discours prononcé par N. Sarlozy à Supelec/Saclay:
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Article paru sur le site de l'Express:
http://www.lexpress.fr/info/quotidien/actu.asp?id=8430
Pour "gagner la bataille de l'intelligence", le ministre-candidat Nicolas Sarkozy a promis d'augmenter le budget de la recherche de 25% en échange d'une réforme du système. Il a également appelé à une réforme profonde de l'université.
Le "ministre-candidat" Nicolas Sarkozy a proposé de faire de la recherche la priorité budgétaire de l'Etat et d'y injecter quatre milliards d'euros supplémentaires tout en la réformant.
"Pas de réforme, pas de moyens"
"Je crois que la recherche doit être avec l'enseignement supérieur la première priorité budgétaire de l'Etat. Je vous propose pour y parvenir un effort historique : augmenter d'un quart le financement de la recherche publique, soit quatre milliards d'euros", a déclaré le ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire à l'Ecole supérieure d'électricité Supélec, sur le plateau de Saclay.
"Ce n'est pas une promesse, c'est une nécessité. Sinon, on perdra la bataille de l'intelligence", a-t-il lancé à des centaines de futurs ingénieurs réunis dans un amphithéâtre.
Cet apport de fonds devra selon lui s'accompagner d'un effort de rationalisation, car "déverser des moyens financiers sans réformer creuse la dette du pays en pure perte". "Une réforme, des moyens financiers, pas de réforme, pas de moyens financiers", a résumé Nicolas Sarkozy.
Il a invité étudiants et chercheurs à monter dans la "locomotive de l'excellence scientifique" pour rattraper le retard pris par la France - la part de l'Hexagone dans les dépôts de brevets mondiaux a baissé de 15% en dix ans.
Défenseur des chercheurs, Nicolas Sarkozy a déploré que des régions aussi à la pointe que celle de Saclay - où se côtoient entreprises, universités, grandes écoles, lieux de recherche comme l'accélérateur de particules Synchrotron, et où travaillent 25 000 étudiants et 12 000 chercheurs - restent méconnues.
"C'est un drame pour la France de disposer d'un vaste campus scientifique de niveau mondial, et d'être incapable d'en imposer l'existence, et même l'excellence, à l'esprit des chercheurs, des étudiants et des entrepreneurs du monde entier", a-t-il dit.
Reprenant son habit de candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est posé en défenseur des chercheurs "mal payés, en mal de débouchés, ou recrutés dans des laboratoires sans moyens de travailler".
Réforme des universités. Il a plaidé pour une plus grande autonomie des universités, une meilleure gestion des entrées dans l'enseignement supérieur "pour en finir avec des taux d'échec désespérants", une réforme du système de bourses "qui prenne davantage en compte l'assiduité et le mérite" ainsi que pour la construction de campus universitaires "dignes de ce nom".
"Seules des universités réformées et bien financées, remises au centre de l'effort de recherche et réconciliées avec l'excellence, pourront amorcer un rapprochement plus étroit qu'aujourd'hui avec les grandes écoles", a-t-il lancé.
"La question est de savoir c'est si la France est à l'heure (...) Les décisions, il ne faut pas tarder à les prendre", a-t-il conclu sous les applaudissements.
En réponse à une question d'un jeune chercheur qui s'inquiétait du non versement de l'allocation recherche promise par le ministre délégué François Goulard, Nicolas Sarkozy a répondu dans un sourire : "Je comprends pourquoi il n'est pas venu avec moi, pourtant je l'avais invité..."
Le ministre de l'Intérieur avait auparavant visité le Synchrotron Soleil, site flambant neuf inauguré un mois plus tôt par le président Jacques Chirac. "Ici se joue la bataille de l'avenir, a-t-il dit après cette visite. Il faut qu'à partir de ce qui réussit, on fasse plus, on fasse davantage, on essaie de faire mieux."
"Il n'est pas interdit au ministre de l'Aménagement du territoire d'essayer de réfléchir à l'avenir, c'est même recommandé", a plaisanté Nicolas Sarkozy, qui effectuait dans l'Essonne le second déplacement sous sa double casquette de membre du gouvernement et candidat UMP à la présidentielle.
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