Quelles que soient leurs méthodes d’analyse et de comparaison, tous les classements mondiaux d’évaluation des systèmes d’enseignement supérieur mettent en lumière une réalité dont les responsables publics ont connaissance depuis de nombreuses années, mais à laquelle ils n’ont pas eu le courage de s’attaquer : nos établissements d’enseignement supérieur ne sont pas assez performants.
Malgré les progrès réalisés, qui ont permis l’accueil de très nombreux étudiants dans les universités, nous investissons trop peu dans l’enseignement supérieur et nous investissons mal. D’un côté, nos grandes écoles sélectives sont trop petites, de plus en plus homogènes socialement et ne font presque pas de recherche. De l’autre, nos universités non sélectives sont sans autonomie, fictivement placées sur un pied d’égalité, obligées d’accueillir des étudiants mal préparés dont un sur deux échoue au bout d’un an, et encouragées à alimenter des filières d’enseignement sans débouché à la sortie.
En laissant cette situation perdurer, nos jeunes, et à vrai dire notre pays tout entier, ont été mis en grave danger : il ne faut pas chercher beaucoup plus loin la raison des difficultés d’insertion professionnelle des jeunes, ni celle de leur départ en masse à l’étranger, ni celle de l’immense sentiment de frustration de ceux qui restent, ni celle de nos difficultés économiques.
Ce que propose l'UMP et Nicolas Sarkozy:
L’autonomie des universités
Nous alignerons les moyens de l’enseignement supérieur et de la recherche sur ceux de nos concurrents. Nous voulons plus d’étudiants, dans les filières courtes comme dans les filières longues. Mais nous ferons aussi les réformes de structures nécessaires à l’émergence d’un réseau d’enseignement supérieur et de recherche en phase avec les exigences de son temps. Avant la fin de l’été 2007, une loi aura réformé la gouvernance des universités et créé un statut d’autonomie pour les universités volontaires, qui leur permettra de diversifier leurs ressources, de recruter des enseignants et des chercheurs et de moduler leurs rémunérations, de gérer leur patrimoine, de passer des contrats de partenariat avec d’autres établissements ou avec des acteurs de la vie économique locale, bref de se battre dans la compétition internationale des établissements d’enseignement supérieur avec les mêmes armes que leurs concurrentes.
Des formations qui conduisent à des débouchés
Tout bachelier aura le droit de s’inscrire à l’université, comme c’est le cas actuellement. Cela répond à notre objectif d’élever le niveau général de qualification de la population. Mais le devoir de l’Etat est de cesser de laisser s’engouffrer des milliers d’étudiants dans des filières sans débouchés ou dans lesquelles ils sont condamnés à échouer. Un étudiant sur deux qui ne passe même pas le cap de la deuxième année, c’est un immense gâchis pour la société et pour ces étudiants eux-mêmes.
Dans le courant de son année de terminale, chaque élève fera connaître ses vœux, afin qu’un dialogue puisse s’engager avec l’université dans laquelle il souhaite s’inscrire, qui l’informera sur les débouchés réels de la filière envisagée et l’adéquation de sa formation avec les exigences de cette filière. Les étudiants qui souhaitent approfondir leur choix d’orientation pourront suivre une première année généraliste de formation. Le financement de l’enseignement supérieur par l’Etat prendra en compte les résultats des établissements et des filières dans l’insertion professionnelle des étudiants. Enfin, nous multiplierons les formations pluridisciplinaires.
Une vie étudiante à la hauteur d’un pays développé
La vie étudiante sera transformée grâce à un effort sur le logement, la création de campus universitaires dignes de ce nom, l’ouverture des bibliothèques sept jours sur sept, et l’expérimentation de l’implication des régions. Nous devons mettre en place un certain nombre de grands campus de niveau européen.
Les bourses doivent devenir un outil significatif de soutien pour les familles qui ont du mal à financer les études de leurs enfants et pour les élèves méritants.
Cela passe par quatre engagements : une simplification déterminée des procédures d’attribution avec un seul dossier pour tout le parcours de l’étudiant dans le supérieur, des bourses versées dès septembre au moment de la rentrée, une vraie compensation pour les étudiants qui vont étudier loin de leur famille et l’attribution de bourses aux enfants des classes moyennes.
Quant aux étudiants qui ont de bons résultats, ils verront le montant de leur bourse augmenter de façon conséquente. Cela s’appelle récompenser le mérite !
L’allongement de la durée des études crée chez nos étudiants un besoin croissant d’autonomie vis-à-vis de leurs familles. Nous permettrons aux étudiants qui le souhaitent de souscrire des prêts à taux zéro pour financer leurs études et d’en différer le remboursement à un moment où leur situation professionnelle sera stabilisée.
Les universités, au centre de l’effort de recherche
Les universités seront placées au centre de l’effort de recherche, comme c’est le cas dans tous les autres pays développés. Nous créerons des campus de recherche de niveau international offrant des rémunérations adaptées aux chercheurs et aux enseignants. Nos grands organismes de recherche seront transformés en agences de financement de projets. Notre recherche en sera d’autant plus dynamique et cela permettra en outre de concentrer réellement nos efforts de recherche sur quelques priorités nationales de la première importance (sciences du vivant, écologie, Internet, nanotechnologies…). Nous mettrons fin à la situation indigne de nos post-doctorants et de nos jeunes chercheurs. Ils se verront proposer de vrais contrats de recherche, d’une durée minimale de cinq ans, assortis d’une juste rémunération. Enfin, nous améliorerons les conditions de valorisation de la recherche fondamentale.
Des universités des métiers pour les filières technologiques et professionnelles
Parallèlement, nous créerons des universités des métiers, c’est-à-dire des établissements d’excellence dans des secteurs plus manuels ou plus techniques, mais qui jouent aussi un rôle déterminant dans notre économie. Par exemple, les métiers d’art, la gastronomie, la construction navale, le film d’animation et beaucoup d’autres domaines encore. Parce qu’il n’y a pas de raison que certaines filières professionnelles ou technologiques n’aient pas, elles aussi, des « grandes écoles » dans leur domaine !
Tiré du projet UMP