Ségolène Royal manie l'art de la contradiction dans sa proposition 65:
"Promouvoir une agriculture qui assure une alimentation de qualité, respectueuse de l'environnement :
- Favoriser la valeur ajoutée de nos produits agricoles afin d'améliorer les revenus et de favoriser l'installation des jeunes,
- Promouvoir la réorientation de la PAC vers les aides agro-environnementales, et assurer la transparence et une meilleure répartition des aides,
- Transférer aux Régions la gestion des aides directes à l'agriculture,
- Encourager les contributions des agriculteurs à la fourniture d'énergie (biomasse, agro-carburants, biogaz, fermes éoliennes)."
Elle veut encourager les agriculteurs à produire des "agro-carburants", c'est-à-dire des bio-carburants, soit éthanol soit bio-diesel (colza). Elle veut également supprimer les subventions européennes de la PAC à l'agriculture intensive pour les rediriger vers l'agriculture de terroir, respectueuse de l'environnement et de la culture gastronomique française. Pour remplacer progressivement l'essence et le diesel par des bio-carburants, il faudrait consacrer 20% à 50% des terres cultivables à la culture des "bio-carburants". Enfin Tyler Volk, professeur à l'université de New York, met en garde: "Mais la production massive d'éthanol pourrait augmenter la pression sur les terres cultivables, faire monter les prix de la nourriture et accélérer la déforestation" (voir note). N'est-ce pas la définition même d'une agriculture intensive, non respectueuse de l'environnement, Mme Royal ?